L'ETRANGE CAS DU DOCTEUR JEKYLL ET DE MONSIEUR HYDE
Un homme est né de bonne famille, parmi les grandes lignées britanniques. Un homme somme toute génial et né sous la bonne étoile. Henry Jekyll était destiné à de brillantes recherches. Une vie rangée et proprette d’intellectuel anglais. Mais si toutes nos histoires commencent paisiblement, il y a toujours ce grain de sel, cet élément déclencheur qui mettra a l’épreuve nos héros.
Notre histoire à nous commence en 1886 à Londres. Le docteur Jekyll est une personnalité peu banale, à ce qu’on en dit. Vieil ami du notaire, Mr Utterson et d’autres personnalités de marque, Henry Jekyll se démarque d’un atout spirituel et intellectuel rare. C’est une personne charmante avec qui il est fort convenant d’échanger quelques mots.
Cependant, l’arrivé d’un protagoniste aussi sombre que mystérieux fait son apparition dans la vie de Jekyll. L’étrange monsieur Hyde. Un homme qui semble familier au bienveillant docteur et semble poursuivre d’incessants désirs hédonistes et sadiques. Les amis de Henry s’inquiètent fortement de ses fréquentations. Qui est ce Edward Hyde a qui Jekyll a légué tous ses biens dans un testament rédigé par son ami le notaire ? Cet Edward Hyde que l’on croise dans les bras de femmes de peu de vertus, dans des états impudiques et dont l’agitation et l’enthousiasme pervers semblent à mille lieues de flirter avec l’esprit calme et honnête du docteur ? Henry s’en cache. Hyde fréquente sa maison, partage ses biens et son emploi du temps. Ses amis pensent qu’Edward le fait odieusement chanter.
Edward Hyde. Lorsqu’il se fit connaître en ville, dans ces bars a opium vaporeux et ces salons indécents, c’était un homme maigre, chétif, pâle comme la mort. Au fur et a mesure que le temps s’écoula, Hyde prit des formes. Devint plus costaud, plus grand. Il dépassait de loin tous ses interlocuteurs. Un véritable géant à la force de mille hommes. Et aux envies toutes aussi proportionnelles. Mais si ce changement d’état perturba les habitués des coins fumeux de Londres, son visage resta le même. Aussi laid qu’était son âme. Des sourcils mobiles et broussailleux, un visage tiré d’immondes expressions, des yeux furieux, de long bras simiesques et une bouche torse, relevée par ses dents saillantes et tordues. Ses oreilles étaient décollés, sa langue, tachée de noir et de bleu. Sa paupière droite tombait sur son œil bleu-gris tandis que le sourcil gauche rehaussait son regard d'une étrange expression de vice.
Edward Hyde, un jour, assassine un politicien. Il n’en est pas à son coup d'essai (entre autre, celui d’une fillette qu’il avait violé, une nuit où il croisa pour la première fois le chemin d’Utterson) mais celui-là lui vaut le titre salutaire – s’il en est – de fugitif. Traqué par la police, il n'est jamais retrouvé. Et si les nombreuses lettres envoyées du docteur Henry firent dire a ses proches qu’il protégeait la crapule, l’homme révélerait bientôt le secret qui lie fatalement le docteur Jekyll à Mr Hyde.
Et c’est alors que Henry tente de mettre fin à ses jours. Il laisse une lettre à ses proches afin de soumettre ses ultimes explications et pardons à ses amis, Lanyon et Utterson. Sa lettre dévoile ce qu’est Hyde et Jekyll. Une seule et même personne. Jekyll, depuis toujours attiré par le vice et le mal mais bien trop raisonnable pour s’y laisser sombrer, fini par développer cette obsession pour la dualité de l’esprit humain. Cette même obsession qui déchoit des lumières et détruit des civilisations entières. Celle qui mena Frankenstein à expier ses péchés de la main de sa propre créature et qui laissa le pauvre Dorian Gray seul avec ses vices et son âme souillée.
Henry avait réussit à élaborer une potion dont les effets neurologiques auraient du seulement lui permettre de choisir d’être profondément vertueux ou infiniment impie. L’expérience était dangereuse mais néanmoins bien trop amusante pour que Henry n’en voit le risque. Lorsqu’il but la première gorgée du nectar, Henry se métamorphosa au prix de longues tortures. Naquit le dangereux Mr Hyde. Un être tout à fait indépendant de Jekyll qui, au contraire de son penchant vertueux, n’avait de goût que les plaisir de la chair, de la boisson et des jeux. Et bientôt, du sang.
Très vite, le docteur Jekyll en devint dépendant. Il bu à cette potion comme à cette nouvelle liberté. Il était encore parfaitement capable de maitriser ses transformations. Il sentit également le besoin d’offrir une identité propre à Edward. Il lui fournit un compte en banque, une signature, des papiers et même un appartement à Londres. Mais il resta longtemps un régulier de la maison de Jekyll dont les domestiques prenaient l’habitude de l’y voir traîner sans pour autant prendre plaisir à le servir.
Un soir, Jekyll se réveilla chez Hyde. Il comprit seulement sa méprise et son manque de jugement. Il n’eut plus besoin de potion pour se transformer. Hyde commençait à prendre le dessus à mesure qu’il grandissait et que ses méfaits se multipliaient. Commença la descente aux enfers pour Jekyll. Cependant, l’assassinat du politicien convainquit Hyde de rester cacher, par crainte de se faire arrêter. Si Hyde et Jekyll n’avaient cure de ce que l’autre pouvait faire, la survit de l’un dépendait cependant de l’autre. Leur collaboration n’a jamais été facile mais elle a toutefois existé a de rares occasions.
Jekyll, cependant, se retransforma, par pulsion macabre et prit conscience de la nature immonde de son âme. Il décida alors de mettre fin à ses jours, laissant ses proches avec cette lettre d’explication. Le corps de Jekyll fut emmené à la morgue de Londres mais ne fut jamais retrouvé. On enterra un cercueil vide et Scotland Yard chercha longtemps à retrouver le voleur de cadavre.
Si voleur de cadavre il y avait.
LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES
Henry se réveilla en sursaut, dans l’appartement de Hyde. Il comprit rapidement. Jekyll ne pouvait mourir sans Hyde et vice versa. Hyde l’avait sauvé, par ce tempérament vivant et survivant que n’avait pas Jekyll. Henry jura alors de trouver un remède à sa folie et se pencha sur de nouvelles recherches sous un autre nom. Il se cacha de tout et commença de très lourds travaux.
Une nuit, il découvre que des hommes le cherchent. Un groupe gouvernemental, qu’en sait-il ? Il sait une chose : On veut capturer Hyde. Et si Hyde est capturé, Jekyll aussi. Alors le docteur redouble d’effort et de discrétion. Mais son homologue, bien moins futé fait preuve de son ineptie en faisant parler de lui dans des pubs où il ne faut pas moins de sept hommes pour le maitriser et le faire sortir.
Ca suffit à Hyde pour se faire traquer dans les rues de Londres et être appréhendé par une troupe spéciale de soldats. Ou quelque chose du genre. Il est alors emmené difficilement dans un navire sous-marin. Edward, incapable de plus, décide de laisser ses hôtes et poursuiveurs parler avec Jekyll. C’est ainsi que le docteur fait la rencontre d’Allan Quatermain et de Miss Wilhelmina Murray. Puis plus tard du capitaine du Nautilus, le Capitaine Nemo.
C’est ainsi qu’il est introduit dans un salon subaquatique pour être briefé à ce pour quoi il a été emmené là. Un homme du nom de M a rassemblé des personnalités hors normes pour agir pour la protection des îles britanniques et à sa conservation. Pour Jekyll, ça relève rapidement de la farce. On a besoin de la force et de la vigueur de Hyde mais également de l’intelligence de Jekyll. Le docteur met du temps mais on lui promet de mettre tout en œuvre pour lui fournir ce dont il a besoin pour trouver un remède à son mal. Jekyll accepte. Hyde ne semble pas du même avis.
Alors Henry fait la connaissance des autres membres. Hawley Griffin, Dorian Gray. La ligue des Gentlemen extraordinaires. Ironique, pense Hyde, lorsque l’on sait que cette équipe est dirigée par une femme. Pendant quelques temps, Jekyll devient un membre instable du groupe. Très près de son laboratoire et peu sur le terrain, la ligue compte difficilement sur l’aide de Hyde qui est un atout physique précieux mais néanmoins imprévisible. Hyde les piège souvent et se laisse corrompre par les ennemis de la ligue, volontiers libre de choisir ses amis. De préférence, dans le camp de ceux qui font les choses impropres. Mais Jekyll partage l’esprit de Hyde. Il n’est pas compliqué pour lui de défaire ce que fait Hyde. Jekyll est fidèle à la ligue, ce que lui reprochent bien Edward.
Les missions s’enchainent et le talent de Henry pour les sciences s’élargissent au paranormal et à l’ésotérisme. Cartésien, il est le premier à découvrir les composants chimiques que contient le sang de vampire et réussit à comprendre le rouage de la malédiction de son comparse hédoniste, Dorian Gray. Il pait l’absence – ou du moins le manque de fiabilité – de son homologue géant par un esprit analytique très fin et très poussé. La ligue lui fait rencontrer les plus grands scientifiques de son siècle et l’aide à entretenir ses connaissances quasi-encyclopédiques. Toutefois, si il prend goût aux missions confiées par la ligue, il ne trouva jamais résolution à son problème de dualité. Ce qui le poussa a se désintéresser de la Ligue qui refusait de tenir sa promesse et commença à travailler pour la Ligue qu'à mi-temps qui accepta de lui fournir de nouvelles pièces d'identité, nouveau nom pour qu'il puisse s'installer dans Londres.
Il avait s’agit d’une mission spéciale. Du paranormal, de la magie, Jekyll était sur l’affaire. Mais ça avait tourné au vinaigre. Effet de lumière, Jekyll s’était retrouvé dans une lumière aveuglante et avait perdu connaissance.
Sursaut.
Henry regarda autour de lui. Il regarda sa montre. Il était en retard pour donner ses cours. Il se jeta sur ses affaires et alla prendre sa douche. Et pendant que l’eau lui coula sur le visage, il hurla.
Il sortit de la cabine en se prenant furieusement la tête, titubant, déséquilibré, comme sonné. Puis il s’écroula sur le sol en se roulant comme un lombric. Henry Jekyll, professeur en faculté. Scientifique du XVII siècle. Chercheur à Hawthorn. Membre de la Ligue. Il ne savait pas. Seuls les souvenirs de Hyde semblait construits. Parfaitement bien chronique. Le sort de la sorcière ne l’avait pas affecté. Mais Jekyll, si. Cependant, son lien avec Hyde l’avait préservé. Ses souvenirs s’entrechoquent et ignorent où discerner le vrai du faux. Il doit faire confiance à Hyde. C’est lui le maître et Jekyll le parasite.
Jekyll alors a reprit sa vie lambda. Il se souvient. Ses parents, riches. Du même nom que ses vrais parents. Même caractère. Même aisance financière. Il se souvient avoir fait ses études a Londres. Ici aussi, il a connu les vertus et la malédiction de cette potion. Bien après ses études. Il était déjà professeur en faculté de Londres.
Edward a fait de lui un criminel, en Angleterre. Des meurtres, des viols, des agressions et quelques chantages. Edward est devenu une ordure, un escroc, un mafieux et un véritable petit caïd des coins peu fréquentés de Londres. Mais lorsqu’il assassinat pour son bon plaisir un député de la chambre des Lords et que l’ADN d’Edward fut retrouvé (car il semblait que les deux hommes ne partageaient pas leur code génétique), Jekyll décida pour leur bien à tous les deux de quitter Londres. Il alla alors se réfugier à Hawthorn où il lui sembla plus simple de se cacher des autorités anglaises et continuer à travailler sans attirer l’attention.
Cependant, Hyde fait des dégâts et semble vouloir attirer sur lui l’attention des grands méchants locaux. Car s’il a encore mémoire de son ancienne vie, Edward est convaincu que c’est parce qu’il a un rôle à jouer dans cette affaires. Hyde et Jekyll semblent alors tous les deux avides de trouver des réponses sur cette réalité qui ne semble pas être réelle. Mais leur manière divergent cependant et leurs objectifs ne correspondent pas. Le clivage est violent et Jekyll a de plus en plus de mal à garder sa forme originel pour repousser Hyde et ses penchants vicieux.